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« Quai Ouest », ou le mystère du hangar maudit

Vendredi 10 octobre, j’ai eu l’occasion d’assister à la Filature à un tout nouvel opéra, Quai Ouest, composé par Régis Campo. 


Premières impressions : un opéra moderne et original


J’ai particulièrement aimé la musique et les voix des chanteurs. Chacune a son identité propre : la secrétaire de l’homme d’affaires, c’est une soprane un peu hystérique ; la jeune fille, une soprane coloratur ; le manipulateur, un contre-ténor avec une voix aux accents d’elfe maléfique.


Un opéra sans entracte, adapté de la pièce de théâtre du même nom de Bernard-Marie Koltès. Je ne savais pas à quoi m’attendre, et j’ai été conquise !

Quand j’ai vu qu’il s’agissait d’une création mondiale (opéra présenté au public pour la première fois dans le monde), je me suis dit « cool ! », mais j’avais quand même un peu peur de quelque chose d’hermétique, d’atonal (heu oui, je suis pas encore prête pour ça !).
Je m’installe à ma place, je vois la scène de près mais pas trop, pendant que les musiciens – l’Orchestre Symphonique de Mulhouse (OSM) – sont en train d’accorder leurs instruments. Je vois une harpe dans le coin, et aussi des objets non identifiés. L’orchestre est en effet enrichi d’instruments modernes : guitares électriques, synthétiseurs, ou encore… un waterphone (non, ce n’est pas un instrument à la Gaston Lagaffe, quoique… en tout cas ça fait des sons étranges).
Le chef d’orchestre arrive, les lumières se tamisent, le calme s’installe. Et ça commence. Le public s’apprête à découvrir les 8 rôles conçus pour l’occasion : 7 chanteurs + 1 rôle muet. 
Pour vous la faire courte, c’est l’histoire de la rencontre entre d’un homme d’affaires qui a tout perdu, et les habitants d’un hangar désaffecté près d’un fleuve. 
C’est le lieu qu’il a choisi pour mettre fin à ses jours. A partir de là, chacun essaye de tirer son épingle du jeu : s’enfuir, mourir, gagner de l’argent, rentrer chez soi… rien ne va plus !

Mon petit best of !

Ce qui m’a surprise (et agréablement !), c’est de retrouver l’ambiance d’un de mes jeux vidéos préférés dans cet opéra. Qui l’eût cru ? Eh oui, pendant les récitatifs, on dirait franchement la musique du village de Tristram dans Diablo. 
Et finalement j’ai trouvé des points communs entre ce jeu et l’opéra : les malédictions, les ruines, la nuit…

D’ailleurs il me semble que c’est le thème musical qui accompagne Charles, le jeune « loubard » de la famille. Et justement, un des moments que j’ai préféré, c’est quand Charles se confie à Abad : il lui avoue qu’il a décidé d’aller « de l’autre côté », pour finir par se mettre en colère (comme Abad est muet, il s’énerve tout seul !). Là, le thème musical est repris et tout va crescendo, tout s’emballe, la musique devient plus rythmée et plus intense. Une autre dimension !

J’ai particulièrement apprécié aussi le trio de voix féminines : Claire, la jeune fille, Monique, la secrétaire, et Cécile, la mère de Claire. C’est un des moments les plus mélodieux de l’opéra, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce trio inspire le respect pour les artistes qui ont participé à son écriture et à son interprétation.

Je vous conseille vraiment d’aller voir des opéras récents comme celui-ci, rien que pour l’ouverture d’esprit ! Vous allez voir, ce ne sont pas forcément que des histoires de comtesses en détresse. Il y en a pour tous les goûts !
Vendredi, il s’agissait de la dernière représentation en France. Les prochaines dates sont fixées en janvier 2015 à l’opéra de Nuremberg. L’opéra sera traduit en allemand, et interprété par d’autres chanteurs.

Mélina

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posté le 22 octobre 2014

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